Réflexion sur l’électricité

La tempête de verglas qui s’est abattue sur le Québec dernièrement m’a plongée dans une profonde réflexion.  Comme bien des québécois, j’ai été privée d’électricité et d’eau pendant de nombreuses heures, ce qui m’a fait réaliser à quel point j’étais dépendante de cette ressource.

Il est si facile de tomber dans le piège des « acquis » et c’est exactement ce qui m’est arrivée.  J’ai pris pour acquis ce cadeau de la nature, en pensant égoïstement qu’elle me le devait.  À tête reposée, je réalise aujourd’hui que c’est une chance énorme de pouvoir jouir d’un tel privilège. 

Ces deux jours plongés dans l’obscurité et le froid m’ont fait comprendre à quel point j’appréciais le confort douillet de mon foyer, lui qui d’ordinaire m’apportait chaleur, sécurité et réconfort.  Je me suis rendue compte que j’avais bien de la chance, je n’avais qu’à allumer l’interrupteur pour éclairer toute une pièce et à tourner le thermostat pour me réchauffer.  Je n’avais qu’à ouvrir le robinet pour avoir de l’eau.

Je suis née à une époque où la facilité est à portée de main.  Si nous reculons de seulement quelques années, nos ancêtres devaient mettre les bouchées doubles pour apporter lumière, eau et chaleur à leur foyer.  Il ne vivait pas dans le luxe et l’abondance, il ne se plaignait pas, il n’avait pas l’impression qu’il leur « manquait » quelque chose puisque pour eux, c’était cela la normalité.

Pendant ces heures qui m’ont semblé interminables, je me suis prises, à de nombreuses reprises, en flagrant délit de victimisation. Pourquoi cela m’arrive?  Je n’ai rien fait pour mériter cela, etc…  Nous reconnaissons la présence de monsieur ego, qui s’était insinué sournoisement dans chacune de mes pensées.

C’est facile de garder le moral quand tout se déroule comme prévu, mais la véritable épreuve est de trouver la force de garder espoir et d’être reconnaissant, même quand tout semble aller de travers autour de nous.  C’est la principale leçon que je retiens de cette expérience.  Il y a toujours des raisons d’éprouver de la gratitude.  Dans ce cas ci, je pourrais remercier tous les courageux qui ont bravés la tempête pour tenter de rebrancher le courant.  Pendant qu’une pluie de verglas déferlait sur leur tête, j’étais bien au sec dans ma maison.

La crise vécue aurait pu avoir des répercussions beaucoup plus catastrophiques.  J’aurais pu perdre toute la nourriture de mon frigo, ou avoir le sous-sol complètement inondé.  Au contraire, nous avons pu épargner notre demeure, grâce entre autre à la bonté et à la générosité d’un ami qui est venu nous porter une génératrice, après douze heures sans électricité.  Aujourd’hui, j’éprouve de la gratitude pour tous les gens autour de moi qui m’ont apporté leur aide et qui se sont proposés pour m’accueillir.

Je constate la chance énorme que j’ai de me coucher dans un lit chaud, d’ouvrir la porte du frigo lorsque j’ai faim, d’ouvrir les robinets lorsque je veux me doucher.  Depuis cet événement, je me lève tous les matins en adoptant une attitude différente.  Je ressens en mon for intérieur un sentiment de réjouissance et je me sens privilégiée face à l’abondance dans laquelle je baigne.  Je remercie la vie de vivre dans un endroit du globe où la prospérité nous entoure.

Et vous, quelle est votre réflexion face à cette ressource naturelle dont nous disposons?

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