Une des plus belles leçons de vie que j’ai vécues fut lors de la journée de mon mariage. Ben et moi avions décidés, à la dernière minute, de nous marier dans notre cour, à la maison, plutôt que dans une petite cabane à sucre que nous avions réservée. Étant donné que nous avions chamboulé tous nos plans à deux semaines du mariage, nul besoin de vous dire que le stress était au rendez-vous. Il fallait réserver le chapiteau, trouver un traiteur, concevoir la décoration, louer de la vaisselle pour le repas, arroser le terrain contre les insectes et j’en passe. Disons que ce ne fut pas les deux semaines les plus reposantes de notre vie.
Et que dire du fameux jour J… Nous devions monter les tables et la déco dans le chapiteau, placer les chaises pour la cérémonie, ré-arroser le terrain, faire les tests de sons avec le dj, penser à ce que nous aurions pu oublier… Bref, c’était le branle-bas de combat.
J’ai été tellement absorbée par tous ces préparatifs que j’en ai presque oublié l’essentiel: j’allais épouser l’homme que j’aime. Et c’est juste avant de faire mon entrée dans l’allée que je l’ai réalisé. J’ai compris que tous ces préparatifs étaient bien secondaires et que l’important, c’était que j’allais unir ma vie à quelqu’un d’extraordinaire. C’est à ce moment que les larmes me sont montées aux yeux. Une émotion incroyable me fit trembler de la tête au pied. Je me tenais, au bras de mon père, et je pleurais. Pas de tristesse, pas de colère. Je pleurais tout simplement parce que je venais de comprendre la chance que j’avais d’avoir un homme qui m’attendait au pied de l’allée, un homme qui était prêt à m’accepter comme je suis et qui voulait passer sa vie à m’aimer.
Puis, est venu le temps de faire mon entrée. C’était comme si j’étais transportée par une force plus grande que nature. C’est cette force qui me donna le courage de prononcer mes vœux, moi qui d’ordinaire n’est pas fervente des discours en public. Je crois sincèrement qu’une présence nous a soutenus, Ben et moi, lors de la cérémonie. Une présence invisible, mais qui nous donnait tout le calme et l’assurance dont nous avions besoin à ce moment.
Que de surprises nous avons vécues lors de cette journée. La plus grosse fut certainement lors du souper. L’heure était au «toast». Mon père s’est levé, a pris le micro et a déclaré tout l’amour qu’il éprouvait pour ma mère, et ce depuis 40 ans. Ce fut, à mes yeux, le point culminant du mariage. Mon père venait de nous offrir le plus bel exemple d’amour et de respect que deux personnes puissent se témoigner. Il y a des moments marquants dans notre vie. Des moments si précieux, si sublimes qu’ils nous font entrevoir le paradis sur terre. Le temps s’arrête et tout devient limpide,clair. C’est dans de tel moment que nous saisissons l’essentiel de la vie: tout ce qui compte c’est l’amour.
Je n’oublierai jamais cette leçon qui m’a permis de comprendre la valeur inestimable de l’amour. Que se soit l’amour pour sa femme, pour son enfant, pour sa famille… L’amour est un cadeau, le plus beau et le plus précieux que vous puissiez offrir à quelqu’un. Lorsque j’ouvre les yeux, je me rends compte à quel point je suis une femme privilégiée. Non seulement d’avoir quelqu’un à mes côtés qui a prononcé « oui je le veux » de tout son coeur, mais également de constater que ma vie est empreinte de cette émotion pure. Parfois, il suffit simplement d’arrêter son petit train train quotidien pour s’apercevoir de la richesse qui nous entoure.
Woww une vrai écrivaine! Texte tres émouvant et très bien écrit! Je te lève mon chapeau pour mettre tous ça par écrit!;) xxx