Hier, j’ai eu la chance de partager de merveilleux moments en famille et un sujet dont nous avons discuté a retenu mon attention. Mon frère m’a fait constaté que nous utilisons souvent le pronom « il » pour nous exprimer. « Il dirige », « il prend des décisions », « il devrait agir de la sorte ». Mais qui est ce fameux « il » dont nous faisons constamment allusion dans nos conversations? Le gouvernement? Le ministre? Le professeur? Le policier?
Après mûre réflexion, je pense que j’ai souvent tendance à pointer du doigt les autres, au lieu de prendre la responsabilité de mes actions. Si je prenais l’habitude de parler au « je », que se passerait-il? « Je dirige », « je prend des décisions » et « je devrais agir de la sorte ». Un simple changement de pronom modifie fortement mon implication personnelle.
Réaliser que nous sommes l’unique responsable de nos actions peut être un choc. Mais cette réalisation peut transformer notre vie de façon spectaculaire. Cela nous permet de prendre part à la création de notre vie et de participer activement à chaque moment, petit ou grand. Au lieu de donner le pouvoir aux autres, nous prenons le contrôle et nous acceptons de nous tromper, de faire des erreurs, de s’ajuster et d’évoluer.
«Chacun est responsable de tous. Chacun est seul responsable. Chacun est seul responsable de tous.»— Antoine de Saint-Exupéry
Je suis convaincue que tout ce qui se déroule dans ma vie en ce moment, je l’ai voulu et j’en suis responsable. Mes bons coups comme mes moins bons coups, mes décisions, mes réussites, mes échecs, mes prises de conscience, mes peurs, mes doutes, mes moments de joie… Tout cela fait parti de mon apprentissage et a sa raison d’être.
La meilleure façon d’accepter notre responsabilité et notre participation face aux événements est de se demander la question suivante: » qu’ai-je à apprendre de cette expérience? » Sans blâme, ni jugement. Simplement en prenant conscience de ce que nous sommes réellement et en se servant de la leçon pour s’épanouir et aller de l’avant. Ce que je réalise au fil du temps, c’est que j’ai une forte tendance à me culpabiliser et à éprouver des remords. Mais je constate aujourd’hui que ce n’est d’aucune utilité. Nous avons tous nos parts d’ombres et de lumières. Accepter ce fait nous permet d’éprouver de la compassion envers nous-même et envers les autres.
Être responsable de sa vie, c’est également apprendre à s’écouter, à s’aimer et à s’accorder de l’estime, pour être en mesure d’écouter, d’aimer et d’estimer les autres. C’est de se laisser guider par la joie d’aimer et de donner, plutôt que par la peur de ne pas être apprécié et de ne pas recevoir. C’est tirer le maximum d’une situation pour grandir, au lieu de tomber dans le rôle de victime. Et surtout, c’est de comprendre que chaque décision prise, chaque geste posé et chaque expérience vécue nous ont permis de devenir la personne que nous sommes aujourd’hui.
«Le je suis responsable; ce devrait être la devise d’orgueil de tout homme.»—Antoine de Saint-Exupéry